Je vous parlais il y a deux semaines de l’importance du repère dans le temps pour les personnes autistes et comment les aider grâce aux semainiers et emplois du temps. Pour accompagner ces outils, avec Ouistico nous utilisons au quotidien des frises de routine. Routine du matin, routine du soir, routine du repas… 

La toute première routine que nous avons mis en place était celle du midi, lorsque Ouistico avait trois ans et qu’il était rentré à l’école. A cette époque là, le diagnostic venait de tomber et nous n’avions encore aucun outil pour nous aider. Dès les premiers jours d’école, tous les midis, notre ouistiti entrait en crise dès qu’il franchissait la porte de la maison. Il s’allongeait par terre dans l’entrée et se mettait à crier et à pleurer jusqu’à ce que je le re-dépose à l’école ou chez la nounou. Nous avons passé trois mois comme ça. Tous les midis je le faisais manger en pleurs sur mes genoux puis je mangeais en speed pendant qu’il criait par terre à côté de moi. Quand le moment venait de le mettre dans la voiture pour repartir, je passais des fois une demi-heure à essayer de le mettre dans son siège tellement il criait et se tendait comme un arc. Je ne comptais plus le nombre de fois où j’ai été en retard à mon travail. Cette période n’a duré que trois mois, mais a été l’une des plus dures de toutes. 

Puis sur les conseils de l’orthophoniste et de la pédopsychiatre, nous avons commencé à mettre en place les pictos avec son premier semainier et une frise routine pour le midi.

Routine midi enfant autiste

Voici à quoi ressemblait sa première frise :

  1. On rentre à la maison
  2. On prépare le repas
  3. On mange
  4. On joue ensemble
  5. On part de la maison

Je lui donnais cette frise dès qu’il était dans la voiture pour rentrer à la maison en lui expliquant picto par picto.

La première fois que je la lui ai donné, je n’en revenais pas ! Nous sommes rentrés, il s’est laissé faire pour enlever ses chaussures, laver les mains, etc. Puis il est venu me regarder préparer le repas. Nous avons mangé en silence. Nous avons joué et au moment de partir je lui ai montré la photo de l’endroit où nous devions aller, et nous sommes partis. A partir de ce jour là, nous n’avons eu que très rarement des crises le midi.

Il y a une phrase qui dit “Une image vaut mille mots”. Ici cette phrase prend tout son sens. Car à trois ans, Ouistico savait parler. Et il avait tellement une bonne prononciation qu’on pensait qu’il comprenait tout ce qu’on lui disait. Mais en réalité, à trois ans il ne fonctionnait que par écholalie (c’est à dire qu’il répétait ce qu’il entendait mot pour mot sans forcément comprendre), il ne comprenait pas la négation, ni les phrases trop longues. Mais comme tout le monde, nous étions tombés dans le piège “il parle donc il comprend”. Nous avons vite compris qu’il y avait un gros décalage entre son vocabulaire et sa compréhension des choses. Les pictos nous ont vraiment changé la vie ! Enfin nous pouvions entrer en communication avec notre enfant, se faire comprendre et le comprendre. Et grâce à eux, Ouisticto a pu aussi donner du sens à ce qu’il disait.